Vendredi 7 septembre. Gare Montparnasse. Mon train est annoncé : départ dans 15 minutes. Juste le temps d’acheter un livre, sur une table, une couverture bleue azur attire mon attention… et ce titre : Poussière d’homme. Un rapide coup d’œil à la quatrième de couverture et à l’Incipit conforte ma première impression.
À 5 minutes du départ, je file à la caisse avant de courir vers mon train évitant de peu que les portes se referment sur moi. Une fois installée à ma place, essoufflée mais ravie, je commence ma lecture.
« Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d’hommes m’ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t’ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. Nous avions oublié d’être mortels, le temps nous a rattrapés… La voix blanche et la colère noire, j’ai eu beau t’appeler, tu étais déjà parti, loin. Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le visage carrelé blanc et glacé d’un hôpital. Un an sans toi, il y a trop longtemps, il y a si peu. Mais l’absence se rit du temps, elle déchire les calendriers, dérègle les horloges, rend folles leurs aiguilles. L’absence est un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d’exilé. »
Poussière d’homme est un texte d’une beauté saisissante où l’auteur, David Lelait, choisit chaque mot avec soin. Le même soin qu’il mit à accompagner son ami dans la maladie et jusqu’à la mort. Cette histoire est la sienne. Un livre à offrir d’urgence aux gens qu’on aime.
Poussière d’homme, David Lelait, éd. Pocket.
Blog de David Lelait : http://david-lelait-helo.blogspot.fr/
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